Depuis quelques mois les AMD et la librairie du MuCEM songeaient à organiser dans ce nouveau lieu culturel marseillais des rencontres proposant un autre regard sur l'espace méditerranéen.
C'est finalement à Pierre Daum qu'est revenu le privilège d'essuyer les plâtres à l'occasion de la sortie de son nouveau livre : « Le dernier tabou ». Se présentant comme un historien intéressé par « ce qui n'intéresse personne », son article sur les harkis restés en Algérie venait cependant de faire la première page du Diplo d'avril.
Aux termes d'une longue enquête, il en vient à isoler deux invariants dans le profil de ces algériens combattants pour l'armée française : ceux sont exclusivement des paysans et la raison de leur choix est toujours économique. Dans sa présentation, soucieux de détailler les précautions scientifiques de son étude, il en vient à moins insister sur les conditions de vie actuelles de ces reprouvés, pourtant misérables.
Lors de la discussion, Pierre Daum fit preuve de grande maitrise pour entendre et commenter les interventions de la salle, forcément chargées en affectivité et en souvenirs personnels, sans perdre le fil de son argumentaire et de sa recherche. Il fit aussi la preuve, qu'autour d'un verre, même des questions aussi sensibles que l'Algérie coloniale peuvent s'apaiser.
Gérald Ollivier